Mathieu CarlierEn préparation d’une colonie humaine permanente sur la Lune, la DARPA a attribué un contrat à Northrop Grumman pour développer un concept de chemin de fer lunaire, dans le cadre de l’étude de capacité de l’architecture lunaire (LunA-10) d’une durée de 10 ans.
Les usages du train lunaire de Northrop Grumman
Faire rouler un train sur la Lune peut sembler profondément idiot, mais il y a une logique très ferme derrière cela. Alors même que les premiers astronautes atterrissaient sur la Mer de la Tranquillité en 1969, on réalisa qu’une présence humaine permanente sur Mars nécessiterait une infrastructure pour la maintenir. Cela inclut les mines de glace d’eau, les centrales nucléaires, les usines et les chemins de fer.
Bien que beaucoup de gens pensent que la Lune est petite, il s’agit en fait d’un très grand endroit avec une superficie équivalente à celle de l’Afrique. Sur une telle étendue, même une présence limitée nécessiterait une sorte de système de transport pour relier les différents avant-postes et activités.
Les chemins de fer, qu’ils soient à chenilles ou utilisant des systèmes maglev, ont tout leur sens. Outre leur valeur logistique, ils constituent un moyen de résoudre l’un des problèmes majeurs de la Lune : la poussière. La poussière lunaire est extrêmement abrasive et corrosive. En raison du manque total d’eau, l’électricité statique de la poussière la fait adhérer aux combinaisons spatiales et aux équipements ; les rendant non seulement sales, mais avec une durée de vie réduite. Voyager en train réduirait considérablement le contact entre les humains et la poussière, car les premiers se déplacent d’un endroit à l’autre.
Une autre considération concerne les pistes. Les buggies lunaires pourraient être utilisés et seront certainement utilisés, mais ils déchirent la surface lunaire. Sur Terre, laisser des traces signifie généralement qu’elles disparaîtront rapidement de la pluie et de l’érosion. Sur la Lune, ils restent intacts pendant des milliards d’années. Ne serait-ce que pour des raisons esthétiques, limiter ces dommages au minimum serait une bonne chose.
Le contrat
Le nouveau contrat couvre certaines des bases du développement d’un tel chemin de fer. Northrop Grumman est chargé de trier les interfaces et les ressources nécessaires à la construction d’un réseau ferroviaire lunaire, d’établir une liste critique des coûts prévisibles, des risques technologiques et logistiques, de développer les prototypes jusqu’à la conception et l’architecture, et de déterminer comment construire le chemin de fer avec robots ainsi que la façon de résoudre les problèmes de nivellement de la voie ferrée, de construction de ses fondations, de pose des voies et des questions en cours telles que l’inspection, l’entretien et la réparation.
« Cet investissement dans des recherches de développement clés maintient notre technologie à l’avant-garde des solutions de nouvelle génération. Grâce à notre expérience éprouvée dans l’intégration de systèmes complexes et de services autonomes commercialisés, nous continuerons à créer un changement durable pour un écosystème spatial durable. », a déclaré Chris Adams, vice-président et directeur général des systèmes spatiaux stratégiques chez Northrop Grumman.
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