Une nouvelle analyse d’urine mesure un certain nombre de métabolites. L’objectif : déterminer efficacement non seulement la qualité de l’apport nutritionnel d’une personne. Mais aussi si elle suit un régime alimentaire adapté à son métabolisme spécifique.
Une nouvelle analyse d’urine pour une empreinte urinaire
Ce test de cinq minutes crée une nouvelle « empreinte urinaire ». Il pourrait aider les cliniciens à générer des conseils diététiques personnalisés adaptés à chaque patient.
« Le régime alimentaire est un facteur clé de la santé et des maladies humaines. Bien qu’il soit notoirement difficile à mesurer avec précision car il repose sur la capacité d’un individu à se rappeler ce qu’il a mangé et en quelle quantité. Par exemple, demander aux gens de suivre leur alimentation par le biais d’applications ou de journaux intimes peut souvent conduire à des rapports inexacts sur ce qu’ils mangent réellement ».
La recherche s’étend sur deux nouvelles études publiées dans la revue Nature Food. Elle a commencé par la collecte d’échantillons d’urine de près de 2 000 sujets. Les résultats ont porté sur 46 métabolites détectables. Ils étaient associés à un certain nombre de conditions alimentaires différentes.
« En mesurant soigneusement le régime alimentaire des personnes et en recueillant leurs urines excrétées sur deux périodes de 24 heures, nous avons pu établir des liens entre les apports alimentaires. Ainsi que la production urinaire de métabolites qui peuvent aider à mieux comprendre comment notre régime alimentaire affecte la santé. » C’est ce qu’explique Paul Elliot, un autre chercheur d’Imperial qui travaille sur le projet.
Tous les régimes alimentaires ne sont pas adaptés à tous le monde
« Les régimes alimentaires sains ont un schéma de métabolites dans l’urine différent de ceux qui sont associés à des résultats de santé plus mauvais ».
Ensuite, l’étape suivante consistait à transformer ces résultats en un test cliniquement utile. Une mesure « d’empreinte digitale » appelée « Dietary Metabotype Score » (DMS) a été créée pour offrir un chiffre unique permettant de mesurer la santé d’une personne en matière d’alimentation. Le tout, à partir des marqueurs métaboliques mesurés à partir d’un échantillon d’urine.
Sur la base des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en matière d’alimentation équilibrée, quatre régimes alimentaires allant de très sains à très malsains ont été testés sur 19 volontaires. Ainsi, chaque volontaire a passé au moins trois jours sur chaque régime. Fournissant des échantillons d’urine à partir desquels un score de métabotype alimentaire a été calculé.
Ainsi, un score DMS élevé était effectivement corrélé avec le régime le plus sain. Mais tous les scores n’étaient pas égaux. Il y a des variations notables dans les scores entre les sujets suivant le même régime alimentaire. Elles suggèrent que des personnes différentes peuvent avoir besoin d’interventions alimentaires plus spécifiquement adaptées pour atteindre une santé optimale.
« Nous montrons ici comment différentes personnes métabolisent les mêmes aliments de manière très individuelle. Cela a des implications pour la compréhension du développement des maladies liées à la nutrition. Ainsi que pour des conseils diététiques plus personnalisés afin d’améliorer la santé publique ».
Cette nouvelle analyse d’urine est plus que prometteuse
Ainsi, cette nouvelle forme de profilage métabolique urinaire offre aux médecins un moyen de mesurer objectivement l’effet d’interventions alimentaires particulières sur des patients. Aussi, ce nouveau test permet de déterminer comment les mêmes aliments peuvent être traités différemment d’une personne à l’autre.
« Cette recherche révèle que cette technologie peut aider à fournir des informations approfondies sur la qualité du régime alimentaire d’une personne. Et si c’est le bon type de régime pour sa composition biologique individuelle », note M. Posma.
Les deux nouvelles études ont été publiées dans la revue Nature Food.
Add comment