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Un anneau géant vient d’apparaître devant les pyramides (et c’est sublime)

The Shen Mert Ege Köse pyramides Gizeh

Un anneau géant en plein désert qui transforme les pyramides en œuvre d’art interactive. Non, vous ne rêvez pas. L’artiste turc Mert Ege Köse vient de poser The Shen sur le plateau de Gizeh, et franchement, c’est le genre d’installation qui vous fait vous demander pourquoi personne n’y avait pensé avant.

Depuis 2021, le festival Forever Is Now d’Art D’Égypte invite des artistes du monde entier à dialoguer avec ces monuments de 4 500 ans. Mais cette cinquième édition frappe particulièrement fort avec cette sculpture qui joue avec la lumière, les reflets et notre perception du temps. Pour les chasseurs de tendances qui aiment voir comment l’art s’invite dans des lieux iconiques, c’est exactement le type de projet qui montre que l’art contemporain peut respecter l’histoire sans tomber dans le cliché ringard.

Qu’est-ce que The Shen exactement ?

The Shen, c’est un anneau monumental en aluminium de 6 mètres de large sur 5 mètres de haut. Köse l’a conçu après une année entière de recherches entre l’Égypte et la Turquie. Le nom fait référence au symbole hiéroglyphique Shen, cette boucle de corde qui représentait l’éternité dans l’Égypte antique. On la retrouvait partout : sur les cartouches royaux, dans les textes sacrés, un cercle sans début ni fin qui protégeait et incarnait l’infini.

L’artiste a pris ce concept millénaire et l’a balancé en plein XXIe siècle avec des alliages d’aluminium ultra-travaillés, fabriqués spécialement par ASAŞ Sanat. La surface miroir capte tout : le désert, le ciel, les pyramides, et surtout vous. Résultat, l’œuvre change constamment selon l’heure, la lumière et votre position. C’est un cadre géant qui transforme le paysage le plus photographié au monde en quelque chose de totalement inédit.

Pourquoi cette sculpture fonctionne si bien ?

Parce qu’elle ne cherche pas à faire la maligne. Contrairement à certaines installations contemporaines qui veulent absolument en faire des tonnes, The Shen reste humble face aux pyramides. Elle ne rivalise pas, elle encadre. Elle crée un dialogue visuel entre l’ancien et le moderne sans tomber dans le piège du tape-à-l’œil.

La forme circulaire rappelle évidemment le symbole égyptien, mais elle évoque aussi les cycles de vie, de mort et de création que les pyramides incarnent depuis des siècles. Quand vous regardez à travers l’anneau, vous voyez l’histoire encadrée par une esthétique résolument actuelle. Et quand vous tournez autour, les reflets bougent comme un miroir liquide qui plie le temps.

Le truc génial avec cette œuvre, c’est son accessibilité. Pas besoin d’avoir fait Beaux-Arts pour kiffer. Vous approchez, vous comprenez immédiatement le concept, et boom, connexion instantanée. En plus, elle est ultra-photogénique, ce qui compte grave aujourd’hui où partager son expérience culturelle sur Insta fait partie du trip.

Art d’Égypte : transformer Gizeh en musée à ciel ouvert

Depuis 2021, Art D’Égypte organise Forever Is Now, un festival annuel qui invite des artistes contemporains à créer des installations sur le plateau de Gizeh. Le concept : montrer que l’art d’aujourd’hui peut cohabiter avec les monuments antiques sans les écraser. Chaque année, une dizaine d’artistes internationaux proposent des créations inédites pensées spécifiquement pour ce lieu magique.

L’édition 2025 (visible jusqu’au 6 décembre) rassemble des talents comme Vhils avec Doors of Cairo ou Jongkyo Park et son Code of Eternal parsemé de 1 000 pastilles-miroirs en acier inoxydable. Mais The Shen se démarque par sa simplicité brutale et son impact visuel immédiat. C’est la première fois qu’un artiste turc participe à Forever Is Now, et Köse a clairement mis la barre haute.

Nadine Abdel Ghaffar, fondatrice d’Art D’Égypte, voulait créer un événement où les gens viennent chercher l’inspiration autant que l’art. Mission accomplie : le plateau devient une galerie vivante où chaque sculpture raconte une histoire différente tout en respectant l’aura du lieu.

Comment l’aluminium devient poésie ?

Mert Ege Köse, c’est un artiste qui a un background en ingénierie et en philosophie. Ça se sent direct dans son travail. Il utilise des alliages d’aluminium malléables qui donnent cette texture presque fluide à ses sculptures. Ses surfaces polies captent la lumière comme personne, créant des reflets qui changent constamment.

Ce qui est dingue, c’est que l’aluminium, pourtant ultra-moderne, dégage la même sensation de durabilité que les artefacts anciens exposés au musée du Caire. Köse ne cherche pas à plaquer du sens sur ses œuvres. Il offre plutôt une présence, un espace où les symboles historiques peuvent parler à nouveau sans être transformés en clichés de carte postale.

Pour The Shen, il a bossé avec la curatrice Ayça Okay (qui siège aussi au conseil curatorial de Forever Is Now 2025) et AWC Contemporary, une plateforme basée à Dubaï qui soutient les projets artistiques monumentaux dans la région MENA. Le résultat : une pièce qui semble autant appartenir au futur qu’aux racines de la civilisation.

Où voir The Shen et les autres installations ?

L’exposition Forever Is Now 2025 se déroule sur le plateau de Gizeh jusqu’au 6 décembre 2025. L’entrée est incluse dans le billet classique pour visiter les pyramides. Prévoyez de venir tôt le matin ou en fin d’après-midi pour profiter de la meilleure lumière (et éviter la foule).

Outre The Shen, ne loupez pas Doors of Cairo de Vhils qui transforme des objets urbains récupérés en portails temporels, ou Code of Eternal de Jongkyo Park avec ses mille miroirs qui scintillent comme un message codé. Chaque installation propose une vision différente de ce que signifie créer de l’art face à l’éternité.

Mert Ege Köse : un nom à retenir dans l’art contemporain

Pour Köse, cette installation marque un tournant dans sa carrière. Créer une œuvre qui vit en dialogue authentique avec les pyramides sans se faire écraser par leur ombre, c’est pas donné à tout le monde. The Shen réussit ce pari en restant à la fois futuriste et profondément enraciné, réfléchi mais ancré dans le réel.

L’artiste turc émerge clairement comme une voix importante de la scène contemporaine. Son approche mêle rigueur technique (merci l’ingénierie) et profondeur conceptuelle (merci la philo). Il rejoint ainsi la lignée des artistes qui prouvent qu’on peut faire du monumental sans tomber dans le spectaculaire vide de sens.

Ce qui rend The Shen aussi puissant, c’est finalement sa capacité à créer une connexion immédiate. Vous n’avez pas besoin d’un master en histoire de l’art pour ressentir quelque chose. Un cercle ininterrompu qui relie 4 500 ans d’histoire à notre présent hyper-connecté, c’est exactement le type de projet qui rappelle que l’art contemporain peut encore nous toucher sans se la jouer élitiste.

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