Depuis le 25 février dernier, les Puffs ont officiellement disparu des rayons français. Et contrairement à ce que tout le monde pensait, ce n’est pas la fin de la vape, c’est sa renaissance. Le marché des e-liquides explose littéralement : +18% de croissance en deux ans, plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires attendu en 2025, et 35 millions de flacons vendus rien qu’en 2024. Mais derrière ces chiffres record se cache une réalité moins reluisante : une jungle de produits où 60% des vapoteurs ne comprennent pas ce qu’ils inhalent, et où un simple flacon de 10ml peut coûter le prix d’une bouteille de vin correct.
Vous pensiez que vapoter, c’était juste choisir une saveur sympa ? Détrompez-vous. Entre les ratios PG/VG incompréhensibles, les certifications AFNOR que personne ne vérifie, et cette fameuse taxe à 0,15€/ml qui plane comme une épée de Damoclès (et qui a failli passer en mars 2025 avant d’être repoussée), le vapotage en 2025 est devenu un véritable parcours du combattant.
Dans cet article, on va décortiquer ensemble ce marché en pleine mutation. Vous allez découvrir pourquoi les prix sont aussi élevés (spoiler : les marges sont indécentes), comment choisir un e-liquide qui ne ruinera ni vos poumons ni votre porte-monnaie, et quelle stratégie adopter pour diviser votre budget par 6. Accrochez-vous, on va parler chimie des matériaux, économie de la distribution, et surtout, on va remettre les pendules à l’heure sur cette industrie qui se la joue « santé publique » tout en pratiquant des prix de luxe.
Le tsunami Post-Puff : quand 3 millions de français se cherchent un plan B
Le 25 février 2025 restera dans les annales de la vape française. Ce jour-là, la loi n°2025-175 a officiellement banni les cigarettes électroniques jetables. Résultat ? Un transfert massif et brutal vers les e-liquides rechargeables. On ne parle pas d’une petite hausse, on parle d’un véritable raz-de-marée : les ventes de flacons ont bondi de 18% en seulement deux ans, et aujourd’hui, 60% du chiffre d’affaires du secteur provient des e-liquides.
Mais voilà le truc que personne ne dit : ce boom crée une tension inédite. D’un côté, vous avez 3 millions de vapoteurs réguliers en France qui cherchent désespérément des alternatives crédibles aux Puffs. De l’autre, une offre pléthorique de plus de 3000 références où il est quasi impossible de distinguer le bon grain de l’ivraie. Et pendant ce temps, les prix, eux, ne baissent pas. Pire : ils augmentent. Un flacon de 10ml coûte en moyenne 5,90€ chez un détaillant classique, soit 590€ le litre. Pour vous donner une idée, c’est plus cher qu’un grand cru bordelais.
La vraie question n’est donc pas « quel e-liquide choisir ? », mais « pourquoi acceptons-nous de payer aussi cher pour un produit dont le coût de production réel est dérisoire ? » Parce que oui, fabriquer 10ml d’e-liquide, ça coûte entre 0,40€ et 0,80€ en composants bruts. Le reste ? Marketing, distribution, taxes, et surtout, marges confortables. On y reviendra.
PG/VG : arrêtez de vapoter à l’aveugle
Si vous ne maîtrisez pas le duo Propylène Glycol / Glycérine Végétale, vous ne maîtrisez rien. C’est comme conduire une voiture sans savoir faire la différence entre l’essence et le diesel. Sauf qu’ici, c’est votre gorge qui trinque.
Le Propylène Glycol (PG), c’est l’exhausteur de goût. Imaginez-le comme un projecteur qui éclaire chaque note aromatique. Il est fluide, presque aqueux, et c’est lui qui génère ce fameux « hit » (cette petite contraction au fond de la gorge qui mime la sensation de fumer). Le problème ? Le PG est hygroscopique, c’est-à-dire qu’il capte l’humidité de vos muqueuses. Résultat : si vous en mettez trop (genre un ratio 80/20), vous allez littéralement assécher votre gorge. Certains vapoteurs sensibles ont même des réactions allergiques légères (picotements, irritations).
La Glycérine Végétale (VG), c’est l’inverse : un corps gras, visqueux, qui produit une vapeur dense et crémeuse. Elle adoucit la vape, enrobe les saveurs, et crée ces gros nuages dont les « cloud chasers » raffolent. Mais attention : elle est tellement épaisse qu’elle peut encrasser vos résistances en un temps record si votre matériel n’est pas adapté. Et elle dilue les arômes, ce qui fait que certains liquides « High VG » ont moins de punch gustatif.
Le ratio 50/50, c’est le compromis parfait pour 90% des utilisateurs. Vous avez le goût ET la vapeur, sans les inconvénients. Si vous utilisez un Pod MTL (inhalation indirecte, comme une cigarette), ne vous amusez jamais à mettre du 30/70 : ça va boucher votre résistance en deux jours. À l’inverse, si vous avez une grosse box sub-ohm avec une résistance en 0.3Ω, le 50/50 va fuir de partout parce qu’il est trop fluide. Dans ce cas, passez au 30/70 (30% PG / 70% VG).
Le classement 2025 – 2026 : les e-liquides qui valent vraiment le coup (et ceux qu’il faut fuir)
On ne va pas vous sortir une liste sponsorisée par des marques. Ce classement est basé sur les volumes de ventes réels, les retours terrain des vapoteurs, et notre propre expérience. Vous pourrez majoritairement les trouver chez Bioconcept.
Les valeurs sûres (Les Intemporels)
- Red Astaire (T-Juice) – Le mythe. Fruits rouges, anis, menthe. Ça fait 10 ans qu’il est dans le top 3 français. On aime ou on déteste, mais c’est une signature.
- Heisenberg (Vampire Vape) – Le rival bleu du Red Astaire. Recette secrète ultra-fraîche. C’est l’un des rares liquides qui ne lasse jamais.
- Pink Lady (Liquidarom) – Made in France, certifié AFNOR. Un mélange pomme/fraise ultra-doux, parfait pour les débutants. Rapport qualité/prix imbattable.
Les pépites 2025 (À tester d’urgence)
- Freeze Dragon (Liquideo) – Élu meilleur e-liquide 2025 par plusieurs classements indépendants. Le fruit du dragon, c’est LA saveur de l’année, et la fraîcheur est parfaitement dosée.
- Custard Vanilla (Curieux) – La tendance « Néo-Gourmand ». Base Végétol (substitut naturel au PG), zéro sucralose, une vanille bourbon travaillée. C’est cher (7,90€ les 10ml), mais c’est une expérience.
Les pièges à éviter
Fuyez comme la peste les liquides à moins de 3€ les 10ml sans certification. Vous ne savez pas ce qu’il y a dedans. Fuyez aussi les liquides « flashy » avec des noms à la limite du ridicule (« Unicorn Puke », « Dragon Spit ») … 9 fois sur 10, c’est du sucralose à gogo qui va bousiller vos résistances en 48h.
DIY : Comment passer de 50€/mois à 8€/mois sans perdre en qualité
C’est mon conseil n°1 pour tous ceux qui vapotent quotidiennement. Fabriquer son e-liquide, ce n’est pas sorcier, et l’économie réalisée est hallucinante. Regardez ce calcul :
| Scénario | Détails | Coût Mensuel |
|---|---|---|
| Achat en Boutique | Consommation : 240ml/mois Prix : 5,90€ les 10ml | 141,60€ |
| DIY Maison | Base 1L : 18€ Boosters : 15€ Arômes : 12€ = 4,50€ les 100ml | 10,80€ |
| Économie annuelle | 1 560€ | |
Vous économisez 130€ par mois. Sur un an, ça fait 1560€ dans votre poche. De quoi partir en weekend.
La recette de base infaillible
Pour 100ml de liquide fini en 3mg de nicotine :
- Versez 15ml de booster nicotine (20mg/ml) dans une bouteille graduée
- Ajoutez 10 à 15ml d’arôme concentré (selon l’intensité voulue)
- Complétez avec la base jusqu’à 100ml
- Shakez comme un fou pendant 2 minutes
- Laissez « steeper » (maturer) : 3 jours pour du fruité, 2 semaines pour du gourmand
⚠️ Le steep, c’est LE secret. Un e-liquide fraîchement mixé, c’est comme un vin jeune : ça manque de profondeur. Laissez reposer dans un placard à l’abri de la lumière, et vous verrez la différence.
Santé, taxes et régulation : ce qu’on ne vous dit jamais
Parlons cash. La certification AFNOR XP D90-300, c’est le seul vrai gage de qualité en France. Elle garantit l’absence de diacétyle (responsable de maladies pulmonaires graves), limite strictement les impuretés, et impose une traçabilité totale. Le problème ? C’est volontaire. Beaucoup de marques s’en passent parce que ça coûte cher à obtenir. Mon conseil : privilégiez toujours un liquide certifié AFNOR si vous vapotez au quotidien. Oui, c’est 1€ plus cher, mais c’est votre santé.
Côté taxes, on a eu chaud. En novembre 2024, l’amendement Charles de Courson voulait taxer les e-liquides à 0,15€/ml dès mars 2025. Ça aurait fait exploser le prix d’un flacon de 10ml à 7,40€. Heureusement, l’article 23 du PLF a été supprimé in extremis. Mais attention : pour le budget 2026, les discussions repartent avec une taxe « douce » autour de 0,03 à 0,05€/ml. Si vous vapotez beaucoup, c’est peut-être le moment de constituer un petit stock de bases nicotinées (elles se conservent 2 ans au congélateur sans problème).
Et pour finir sur une note qui fâche : l’article 23 du PLF 2026 envisageait aussi … l’interdiction pure et simple de la vente en ligne. Ça représente 30% du marché. Si ça passe, fini les prix compétitifs du web, fini l’accès pour les zones rurales. On retourne au monopole des boutiques physiques avec leurs marges à 300%. Restez vigilants et suivez les études qui sont faites.
Conclusion : vapoter malin en 2025 et 2026, c’est vapoter Conscient
On ne va pas se mentir : le marché de l’e-liquide en 2025 et en 2026, c’est le Far West. Entre les interdictions qui tombent, les taxes qui menacent, et les marques qui multiplient les références pour noyer le poisson, il est facile de se perdre. Mais une fois qu’on a compris les mécaniques (ratios PG/VG, certifications, économie du secteur), on reprend le contrôle.
Votre plan d’action pour les 7 prochains jours :
- Vérifiez que votre liquide actuel a bien le logo AFNOR XP D90-300. Sinon, changez.
- Calculez votre budget mensuel réel. Si vous dépassez 40€, passez au DIY.
- Testez un ratio différent adapté à votre matériel (50/50 en Pod, 30/70 en box).
- Constituez un petit stock stratégique de bases nicotinées (au cas où la taxe 2026 passe).
Le meilleur e-liquide n’est pas celui qui a l’emballage le plus stylé ou le nom le plus original. C’est celui qui respecte votre santé, votre budget, et qui vous fait oublier définitivement la clope. Point final.